C'est étrange, mais je sais que ces images de cette série ont toujours été là, dans mon esprit.
La douceur de vivre d'un pays tropical, la lumière enveloppante du soir et dure de la nuit, le bord de mer bordé de palmiers, gracieux, puis tristes entourant cette maison délabrée, les nénuphars de Monet, inattendus... sont devant moi.
Ces images étaient floues, mais soudain elles ont pris forme, avec mon appareil photo, là bas...
Marion a 5 ans, mon age magique, aucun rôle à tenir, juste être une petite fille. Marion a une joie de vivre sans fond, simple reflet de sa belle innocence.
Nous nous sommes promenées cet après midi là, dans un jardin qui était devenu le sien. Elle a commencé à courir derrière un papillon, à gambader deci delà, à sauter pour attraper une branche ou pour prendre dans ses mains un pollen qui flottait tranquillement, ou une sauterelle retorse.
Elle a continué à tourner, à s'amuser de tout ce qui se présentait à elle, la balançoire, la poule, les pâquerettes. La joie mais parfois l'ennui, l'attente, la poussaient alors à bouder, telle une enfant.
Merci Marion, pour cet après midi avec toi.
Je réalisais un de mes rêves, visiter une cité antique et interdite. Détruite, à terre, ses ruines parlent, murmurent leurs histoires, racontent la force du passé, les croyances et la magie de leur présence.
Les moines bouddhistes, présents sur ces images, sont les seuls à connaitre ces lieux et à les habiter de leur présence. Ils sont comme des fantômes, protecteurs des lieux.
Parfois un visage féminin apparait pour laisser une impression de douceur et de bienveillance.
J'avance à travers les ruines, les salles détruites et les nombreuses portes, splendides et terrifiantes. Il y a aussi la végétation, ces arbres, qui en ont pris possession, comme un tyran envahit un pays. Les visages se présentent, de pierre ou de chair, me protégeant de leur force invisible.
Ce été là, j'errais seule dans le jardin de la maison abandonnée. La vieille piscine, les chaises longues tristement délaissées, les souvenirs du passé envolés.
La tristesse était autour de moi, mais une force me retenait, je ne pouvais pas fuir. Je devais regarder et m'inspirer des lieux, car un insondable mystère y habitait. L'été m'aidera t il à le percer à jour?
Le froid, la neige, la nuit... c'était l'hiver, si loin dans le grand Nord. J'avais envie d'être dehors, de voir, de marcher, de sentir cet univers blanc. Et ce silence, douce torpeur, unique.
Il n'y avait personne, cela ne me dérangeait pas, car la vie était là, il suffisait de bien regarder, et se laisser porter.
Conjurer le sort, l'inéluctable. L'enfance comme Salut. Car l'enfance est le passage secret vers la vie éternelle. Parce que seuls les enfants connaissent les secrets de la vie et peuvent défier le temps, conjurer le sort. Ils en sont captivants, précieux et forts.
On voudrait garder ces images d'eux gravées en nous pour toujours. Ainsi nous devenons nous aussi magiques.
C'est cette magie qui me séduit tant dans ces instants, avec eux. Ils ont de petits mystères, tellement simples et heureux, sans fin. seul le sommeil les arrête. Et même ainsi, ils continuent à nous captiver.
Je suis seule dans la maison, désormais vide.
Et pourtant mon esprit déborde de souvenirs. Chaque pièce me parle et me raconte son histoire. Je me laisse bercer par toute cette vie que la maison a connue.
Désormais, la maison est bercée par la lumière, les portes sont ouvertes, elle respire. Elle est vivante et le restera tant qu’elle habitera mon esprit.
Wesley passe son été à s’amuser. Ses journées ne sont que douceur, jeux et rires.
Son univers me semble irréel, il accepte de me le faire découvrir. Alors je le suis dans la rosée du matin, allant des fleurs aux arbres, de la balançoire à la foret, s’émerveillant de tout, avec ses mots d’enfant.
“Les arbres sont forts, mais moi je suis plus fort qu’eux”
Il faut fermer les yeux pour l’apercevoir et la sentir autour de soi. Sa présence est si douce.
La lumière l’inonde, lui confiant tous ses secrets. maintenant elle sait, elle comprend cette solitude.
Elle est partie, la demeure semble vide mais la lumière rappelle sa présence invincible et libre.
Tel un discret amoureux, un amant secret qui me regarde sans un mot
Le silence m’accompagne toute la journée, nous sommes seuls mais toujours ensemble
Il a son histoire, moi la mienne, il ne se cache pas, moi si